FR 🇫🇷
RV : Comment choisissez-vous les formes de lettres pour transmettre une émotion ou une personnalité spécifique dans un projet de lettrage ?
CG : Pour moi, tout commence par le sentiment qui se cache derrière le message. Ce ton émotionnel guide vraiment la direction de l'œuvre. C'est un véritable processus - esquisser, ajuster, revenir en arrière - jusqu'à ce que le résultat soit satisfaisant. Je ne suis pas de règles strictes ; il s'agit plutôt de rester connecté à l'intention qui se cache derrière les mots.

RV : Quel rôle joue la couleur dans votre travail typographique : intervient-elle au moment de la conception des lettres ou vient-elle renforcer une structure déjà définie ?
J'adore travailler avec la couleur, elle me vient très naturellement. Parfois, elle est présente dès le début, d'autres fois elle se développe plus tard dans le processus. Mais elle joue toujours un rôle important. Ce n'est pas une simple réflexion après coup : elle contribue à façonner l'ambiance générale et le rythme de l'œuvre.
RV : Travaillez-vous beaucoup à la main ? Si c'est le cas, comment faites-vous la transition entre les croquis sur papier et les outils numériques, tout en conservant la spontanéité du trait ?
Je travaille beaucoup avec un stylo et du papier, surtout dans les premières étapes. Bien que je termine généralement le travail sur mon iPad ou mon ordinateur, j'aime beaucoup l'expérience tactile du dessin à la main. Il y a quelque chose dans cette connexion directe qui semble réelle - moins filtrée, plus immédiate.
RV : Diriez-vous qu'il existe un style allemand contemporain en matière de typographie ? Quel rôle la tradition de votre pays natal joue-t-elle dans votre travail ?
Le Bauhaus a eu une grande influence sur moi, notamment en ce qui concerne l'utilisation des formes et des couleurs. J'ai également un grand amour pour l'architecture, ce qui se reflète dans ma façon d'aborder la structure et l'espace. Ces influences font partie de mon travail, tout comme mon style personnel.

RV : Travaillez-vous avec des grilles ou des systèmes précis pour équilibrer vos compositions typographiques, ou vous fiez-vous davantage à votre œil et à votre instinct ?
La plupart du temps, c'est un équilibre entre les deux : je me fie à mon œil, mais j'utilise des grilles lorsque c'est nécessaire. Certains projets ont besoin de plus de structure pour rester propres, tandis que d'autres fonctionnent mieux avec une touche plus artisanale. Il s'agit de trouver ce qui convient le mieux.
EN 🇬🇧
RV : How do you choose letterforms to convey a specific emotion or personality in a lettering project?
CG : For me, it starts with the feeling behind the message. That emotional tone really guides the direction of the piece. It’s definitely a process—sketching, adjusting, stepping back—until it feels right. I don’t follow strict rules; it’s more about staying connected to the intention behind the words.
RV : What role does colour play in your typographic work: does it come into play when the letters are being designed, or does it enhance an already-defined structure?
CG : I love working with colour—it comes very naturally to me. Sometimes it’s there from the beginning, other times it develops later in the process. But it always plays an important role. It’s not just an afterthought—it helps shape the overall mood and rhythm of the piece.

RV : Do you work a lot by hand? If so, how do you make the transition from paper sketches to digital tools, while retaining the spontaneity of the line?
CG : I work a lot with pen and paper, especially in the early stages. While I usually finish the work on my iPad or computer, I really like the tactile experience of drawing by hand. There’s something about that direct connection that feels real—less filtered, more immediate.
RV : Would you say that there is a contemporary German style in typography? What role does the tradition of your native country play in your work?
CG : Bauhaus has had a big influence on me—especially in its use of shape and color. I also have a big love for architecture, which shows in how I approach structure and space. These influences are part of my work, along with my own personal style.
RV : Do you work with precise grids or systems to balance your typographic compositions, or do you rely more on your eye and instinct?
CG : Most of the time, it’s a balance of both—I trust my eye but use grids when needed. Some projects need more structure to keep things clean, while others work better with a more handmade feel. It’s all about finding what fits best.
